Nico92 a écrit : ↑27-01-2025 16:55:59
Il y a pénalty à tous les coups sur Tabibou, c'est assez incompréhensible de ne pas siffler cela ou, au pire, d'aller vérifier à l'écran. Quelle est la justification pour ne pas siffler sur cette action ?
Bah, c'est simple.
- Soit il est malhonnête (théorie du complot, tout ça...).
- Soit il n'a pas vu la faute (possible, voir même probable).
- Soit il n'a pas voulu prendre la responsabilité de siffler parce qu'il sait qu'il y a la VAR (la carte joker).
Le problème, c'est que la VAR pousse à une déresponsabilisation des arbitres. Or, cette même VAR fonctionne sur le principe de l'erreur flagrante. Et comme 90% des décisions des arbitres dépendent de l’interprétation, la VAR n'intervient que dans très peu de cas.
De manière générale, je suis très peu critique envers l'arbitrage et les arbitres, tout simplement parce que j'ai compris que ce ne sont pas les arbitres qui sont mauvais, mais les règles de l’arbitrage qui sont mal pensées. La plupart des règles est basée sur l’interprétation, or ces interprétations étant subjectives et propres à chacun (arbitres comme spectateurs), un arbitre n'aura jamais tort, par définition. Et donc logiquement, il ne peut y avoir d'erreur flagrante sur une interprétation (au pire, il y aura des débats pendant 2 ou 3 jours sur les plateaux de TV/ Radio).
Quand les organismes officiels de l'arbitrage nous sortent les chiffres qui disent que
grosso modo les arbitres ont pris 80 % de bonnes décisions et que grâce à la VAR, le chiffre est monté à 90%... ce qu'ils ne disent pas, c'est que peut-être dans ces 80% de bonnes décisions, il y a en une partie importante qui est sujet à débat. Parce qu'après tout, cette décision de Bastien de ne pas siffler penalty est confirmé par la VAR et entre de ce fait dans la colonne des bonnes décisions. Comme l'accrochage sur Abline contre St-E, la semaine dernière (volontairement je ne parle pas de faute ou de penalty).
A cela, c'est ajouté la VAR qui renforce le sentiment d'injustice, plus qu'il ne règle de problème. Il n'y a qu'à voir les réaction des professionnels de ce sport comme des spectateurs qui ne comprennent toujours pas pourquoi telle ou telle action n'a pas été revue, même des années après l'intronisation de cette technologie.
Dans 90% des cas, les arbitres ne vont pas voir la VAR car ils ne sont pas appelés par les arbitres de la VAR room. Et si on a déjà vu des arbitres maintenir leur décision malgré l'appel des arbitres de la VAR room, on n'a jamais vu un arbitre de terrain refuser d'aller voir les images.
Pour le coup, c'est assez logique et facile à comprendre. Un arbitre qui prend une décision sur le vif est sensé être sur de lui si il siffle. En cas de doute, il laisse le jeu se poursuivre.
- Si il a sifflé, la VAR vérifie l'action. Soit il est conforté et n'a pas besoin de vérifier l'image (ce serait ubuesque qu'il aille vérifier et commence à douter de sa propre décision, alors que ses collègues l'ont conforté). Soit ses collègues constatent une erreur flagrante dans son jugement et lui demandent d'aller voir les images. Il est alors libre ou non de maintenir sa décision.
- Si il n'a pas sifflé, il laisse le jeu se poursuivre en sachant qu'il a un filet de sécurité en cas d'erreur flagrante. L'action est revue et si il n'y a pas d'erreur flagrante, le jeu continue. Là encore, il n'y a aucune raison d’arrêter le jeu pour vérifier une action qui a déjà été jugé 2 fois par 2 arbitres différents.
Le problème de cette logique, c'est que comme je le disais au début, 90% des décisions arbitrales sont sujet à l’interprétation. Et un accrochage dans la surface entre très souvent dans cette catégorie. Or il n'est que très peu probable qu'un arbitre de la VAR Room remet en question l'interprétation d'un arbitre de terrain. Après tout, n'est il pas le mieux placé pour savoir que le métier d'arbitre n'est qu’interprétation ? Et quand bien même, il décide de lui demander d'aller vérifier les images, il sait que la décision finale appartiendra à son collègue de terrain qui quelque soit la décision finale prise... aura raison (sur la question de l’interprétation, l'erreur purement reglementaire est toujours possible) ! Ce qui sous entendra que l'arbitre de la VAR Room aura eu tort.
On entre dans la dernière partie du problème qui est la notation des arbitres. On sait que les arbitres sont notés et que de ces notes dépend un classement et donc la participation aux matchs de L1, L2 voir coupes d’Europe. Et forcément, leur salaires sont directement liés à ces participations. Or le système est ainsi fait qu'une erreur d'arbitre est automatiquement sanctionnée. Mais attention, je rappelle que 90% des décisions des arbitres sont sujet à interprétation et donc ne peuvent pas être remis en cause, si ce n'est par eux même.
Il faut comprendre qu'un arbitre de terrain déjugé par un arbitre de la VAR room se verra sanctionné. Mais l'inverse est aussi vrai, cad qu'un arbitre de la VAR room qui appelle son collègue de terrain se verra sanctionné si il n'est pas suivi (j’espère être clair).
Dans le cas ou les arbitres de terrain et de la VAR room s'apprécient, ils ont tous les deux intérêt à se soutenir dans leurs décisions. Si le premier siffle (ou ne siffle pas) une faute, le second a tout intérêt à aller dans le sens de son collègue pour toutes les raisons cités plus haut et éviter ainsi toutes pénalité dans la notation de l'un et de l'autre.
Si l'arbitre de la VAR room prend tout de même la responsabilité d'appeler l'arbitre de terrain c'est qu'il a constaté un erreur flagrante (d'application du règlement ou d’interprétation). L'arbitre de terrain peut revenir sur sa décision, ce qui veut dire reconnaitre son erreur (et donc accepter une pénalité dans sa notation) ou alors maintenir sa décision (très peu probable si il s'agit d'une erreur d'application du règlement, beaucoup plus si il s'agit d’interprétation). C'est donc l'arbitre de la VAR room qui se verra pénalisé dans sa notation du match.
Maintenant, dans le cas où les arbitres de terrain et VAR room ne s'apprécient pas, la question de leur honnêteté intellectuelle se posera forcément. Or c'est un cas qui semble assez courant, tant le monde des arbitres est un panier de crabes et où la concurrence est importante. Pourquoi un arbitre de la VAR room irait déjuger l’interprétation de l'arbitre de terrain sur une faute précise (quand bien même il sait qu'une faute est grossière et que l'opinion publique lui serait favorable) quand le dernier mot revient à un adversaire (l'arbitre de terrain) qui aura le dernier mot ? Pourquoi ce dernier irait se déjuger alors qu'il sait qu'en maintenant sa décision, non seulement il sera récompensé au niveau de la notation et qu'il aura mis une carotte à un collègue qu'il n'aime pas ?
En conclusion, je dirais que la question de l'intégrité ne se pose pas vraiment pour moi, du moins pas tant dans leur rapport aux clubs qu'ils arbitrent mais plutôt par les rapports qu'ils entretiennent entre eux, tout cela étant à pondérer avec la pression du système de classement et de notations ainsi que les revenues qui en découlent.
Après, il y a les arbitres qui prennent leurs responsabilités et sifflent au risque d'augmenter leur potentielles erreures (ceux qui fonctionnent à l'ancienne) et ceux qui préfère que la VAR les appelle en cas d'erreur flagrante (l'arbitrage moderne). Le problème, c'est que cela donne une impression d'arbitrage discordant et sans aucune homogénéité.
A cela s'ajoute la méconnaissance totale des règles et lois du jeu de la part de 90% des acteurs/observateurs/suiveurs de ce sports. Mais nullement besoin de chercher à connaitre les règles pour dire qu'un arbitre est nul ou corrompu. Par exemple comme beaucoup de monde ici, je ne supporte pas Letexier. Pas parce que c'est un mauvais arbitre. Au contraire, du point de vue réglementaire, il est excellent et a un très bon œil. Le problème, c'est qu'il a une attitude exécrable et une incapacité à se déjuger en cas interprétations borderlines. Il ira toujours vers la décision qui le sert personnellement dans son ascension professionnelle plutôt que dans celle de l’intérêt du jeu.
A l'inverse, j'aime bien Angoula que je trouve beaucoup plus humain dans son approche et explicatif dans ses décisions (probablement lié à son passé de joueur). Pourtant, il est beaucoup moins bien noté que le premier cité.
Souvent, je prends l'exemple du Rugby. Si l'arbitre veut avoir la confirmation qu'un essai a bien été marqué, il demande confirmation à la VAR. Celle ci va vérifier les images mais parfois elle n'a pas de vérité absolue à donner l'arbitre de terrain. Tout dépend alors de la façon dont ce dernier à poser la question:
- Si il a dit: Y a t il une raison de valider l'essai ? La réponse sera non, l'essai sera invalidé et l'arbitre aura raison.
- Si il a dit: Y a t il une raison de refuser l'essai ? La réponse sera non, l'essai sera validé et l'arbitre aura raison.
En fait, dans le football, c'est un peu la même chose, mais ça concerne 90% des règles, donc arrêté de vous prendre la tête les gars...