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Moi je retiens qu'il a la soutien de Kita donc si il obtient sa mise en disponibilité il est pas prêt de dégager....seb79 a écrit : ↑4-09-2023 21:14:37 FC Nantes. Les méthodes controversées de David Amaré, le nouveau directeur de la sûreté et sécurité
David Amaré, directeur de la sûreté et de la sécurité du FCN, est dans l’œil du cyclone. Les méthodes de cet ancien policier en charge du service de renseignement territorial sont très contestées.
Devant les grilles d’entrée de la Beaujoire ou en haut de la tribune Loire, David Amaré fait les cent pas, l’oreille collée au talkie-walkie. Il navigue au milieu de la foule sans donner l’impression d’être là. Comme lorsqu’il errait devant le domicile privé de supporters du FC Nantes, l’air de rien et toujours au téléphone. Dans une conversation, il arrivait à glisser le nom de ton employeur ou celui de ta femme. C’était insidieux », témoigne un ultra de la Brigade Loire.
Pendant douze ans, cet ancien policier en charge du service de renseignement territorial (SRT) a surveillé, dans l’ombre, les plus fervents supporters des Canaris. À son arrivée à Nantes il y a une dizaine d’années, il aurait même « infiltré » la tribune Loire « pendant au moins six mois », rapporte une source souhaitant rester anonyme. Une méthode qui aurait généré les premières tensions entre Amaré et la BL.
Depuis le coup d’envoi de la saison de Ligue 1, le nouveau directeur de la sûreté et de la sécurité (DSS) se trouve sous le feu des projecteurs. Et ses méthodes, controversées, au centre des débats. Au lieu de pacifier la Brigade Loire, il met de l’huile sur le feu. C’est tout lui », ironise un vieux flic. « Il a vendu au président Kita qu’il allait le débarrasser de la BL, souffle un connaisseur du dossier. Qu’il allait les mettre au pas par rapport aux fumigènes, aux insultes. Sauf que ce n’est pas aussi simple que ça… »
« Au moins, lui, il n’a pas peur de s’attaquer à la BL », répète Kita
À la Jonelière, il n’avait pas encore pris ses fonctions qu’il faisait déjà l’objet d’une contestation. Au printemps dernier, l’Association nationale des supporters (ANS) avait alerté sur le risque d’une prise illégale d’intérêts pour un homme passant du renseignement (en charge à Nantes des ultras et du mouvement ultra-droite) à la gestion des supporters du FCN. Sa demande de mise en disponibilité a d’ailleurs été rejetée à deux reprises, avant d’être suspendue par le tribunal administratif. Sur un fil, et dans l’attente de la décision de la préfecture, David Amaré, lui, n’a pas hésité pour marquer son territoire, affirmer son autorité.
Lors du premier match contre Toulouse, il a foncé au milieu de la tribune Loire, décidé à interpeller un supporter maniant un fumigène, son cheval de bataille, dans un club qui a écopé de 800 000 € d’amendes l’an passé. Waldemar Kita et ses proches collaborateurs ont apprécié son courage et sa détermination. Au moins, lui, il n’a pas peur de s’attaquer à la BL », ne cesse de répéter le président du FCN. Formule que WK aurait martelée dans des termes moins polis, vendredi soir, à la mi-temps de Nantes-Marseille à un représentant de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP).
En attendant, la nouvelle doctrine du président nantais n’a pas été partagée par tous les stadiers. La semaine dernière, devant les risques de mouvement de foule ou d’affrontement, la société Event Safety a décidé de retirer son personnel de la tribune Loire, dénonçant des consignes dangereuses et une politique sécuritaire non raisonnée ». « David Amaré pense être l’expert de la pacification de cette tribune, mais moi, j’ai juste une expérience de 30 ans dans la sécurité et dans l’événementiel, j’ai les arguments pour dire que je ne suis pas d’accord, s’insurge Fred Virondeau, dirigeant d’Event Safety. C’est quelqu’un qui appartient à l’institution policière, je ne vois pas comment on peut se dire, mentalement, qu’on va mettre 20 agents en bas d’une tribune où il y a 150 mecs énervés, et intervenir dedans. Même des CRS diraient non, alors que leur métier est le maintien d’ordre. »
« J’ai été surpris de le voir en tribune ! »
Vendredi soir, lors du match entre le FC Nantes et l’Olympique de Marseille, une famille de supporters de l’OM a été prise à partie en tribune Océane. Aucun stadier n’était présent le long de la grille séparant ce coin du stade de la tribune Loire, comme c’est habituellement le cas sur un tel match. Et personne n’est intervenu pour exfiltrer ces supporters, dont le père a été victime d’une crise cardiaque juste avant la mi-temps. Juste avant le coup d’envoi de la rencontre, David Amaré menait une charge pour intercepter des fumigènes, avant d’être refoulé de la tribune Loire. La Ligue de football professionnel a ouvert une instruction (lire ci-dessous) pour évaluer les failles du dispositif de sécurité. « Le directeur de la sécurité et de la sûreté doit être au PC sécurité la majorité du temps pendant un match, explique un DSS. C’est le relais entre les autorités et le club. Il doit diriger toutes ses équipes et s’assurer du bon fonctionnement de la rencontre. J’ai été surpris de le voir en tribune. Normalement, le DSS doit tout le temps rester au PC sécurité. Si tu le quittes, tu dois déléguer. »
À la Jonelière, on s’est toujours étonné que cette candidature – recommandée vivement par Luc Delatour, le stadium manager du FCN – avec son profil d’ancien flic soit retenue par les caciques nantais. À Waldeck Rousseau, on s’amuserait presque des déboires de l’ancien collègue. « Personne ne peut le voir, charge un policier. Quand il a quitté le SRT, il n’a laissé aucun dossier à son successeur. Il a tout pris. Au commissariat, beaucoup sont contents de l’avoir vu partir et beaucoup ne seraient pas contents de le voir revenir. »
Contacté, David Amaré ne nous a pas répondu.